Comment savoir, comment mesurer le succès d’une équipe et d’une démarche RSE pour une entreprise ? Les notations des agences de notation extra-financière ? La disparition de l’équipe elle-même du fait de l’appréhension des sujets directement par les managers et les équipes business ? Et si la réponse se trouvait dans la « révélation » de l’utilité de l’entreprise pour la société et ses parties prenantes ?

Une majorité de Français considèrent aujourd’hui qu’une entreprise doit être responsable et utile pour la société (au-delà de ses clients, collaborateurs et actionnaires). Dans le cas de La Poste, l’utilité ne se démontre pas, elle se vit, se raconte et se transmet : depuis plus de cinq siècles, le Groupe La Poste accompagne le développement et les évolutions de la société pour permettre à tous, partout et tous les jours, de bénéficier du progrès social et de l’innovation technologique. La Poste est depuis toujours au service de toutes les parties prenantes de la société française : particuliers, entreprises, associations, collectivités territoriales.

Pourtant, au-delà d’un formidable héritage et forte de grandes épopées, quelle utilité pour La Poste dans un monde digitalisé, où l’information est accessible par les réseaux sociaux, où il devient commun d’effectuer 100% de ses opérations bancaires en ligne et où la boîte à chaussures réceptacle de nos plus précieux documents administratifs a disparu depuis longtemps ?

C’est peut-être cette quête, cette révélation d’utilité dans le monde d’aujourd’hui et de demain qui sanctionnera la réussite de la démarche d’engagement sociétal du groupe ? Pionnière dans de nombreux domaines, La Poste a intégré l’engagement sociétal au coeur de ses activités et de son innovation. Ainsi, La Poste a notamment démocratisé l’accès aux services bancaires dès 1881, mis en place un financement collaboratif au profit de la Croix-Rouge en 1914 dans le contexte de conflit mondialisé. Aujourd’hui, le Groupe déploie l’une des premières flottes de véhicules électriques du monde, assure le dernier kilomètre du e-commerce tout en évitant que nos villes étouffent, développe la logistique urbaine de demain, agit pour un numérique éthique et responsable, se positionne dans la silver économie au service du bien vieillir, en pionnier de la finance responsable et du financement participatif, etc.

Missions de service public et engagement sociétal

La prise en considération de l’intérêt général est au coeur du modèle de La Poste. Distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire, les missions de service public, inscrites dans la loi, sont partie intégrante de l’histoire de l’entreprise, faisant d’elle nativement, en quelque sorte, une entreprise à mission avant la lettre. Au-delà, le groupe déploie une politique d’engagement sociétal pour aller plus loin dans l’accompagnement des transformations de la société et de ses transitions, écologique, territoriale, démographique (incluant le vieillissement de la population) et numérique. Cette politique traduit l’engagement du groupe, sa volonté de transformer l’écosystème social et sociétal, et d’entraîner le changement pour un impact tangible, pérenne, pleinement endossé et reconnu par ses actionnaires, Caisses des dépôts et des consignations et État, fédérateur et identitaire pour les collaborateurs dans un moment d’évolutions majeures de son portefeuille d’activités. Le Groupe La Poste (plus de 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 240 000 salariés, présents dans plus de 40 pays) fédère en effet des métiers aussi divers qu’une banque, un assureur, un logisticien international, un opérateur de services humains, un réseau de points de contacts, un spécialiste de la transition digitale des entreprises et institutions, un opérateur de téléphonie, etc. Dans un contexte où le groupe a vocation à poursuivre sa politique de diversification et de croissance externe, la question d’une identité commune, passée mais surtout à venir, en phase avec l’avenir de la société, est cruciale.

Formuler la raison d’être et devenir une entreprise à mission

Digitalisation des services, baisse des volumes du courrier, développement du e-commerce et de nouveaux modèles, transformation des modèles bancaires et taux d’intérêt structurellement bas, etc. La Poste s’adapte et se transforme. Elle s’inscrit résolument dans la perspective de devenir une entreprise à mission et finalise la formulation de sa raison d’être, intégrant cette démarche comme totalement constitutive de son nouveau plan stratégique pour la décennie.

Élaborée avec la contribution des multiples parties prenantes, sa raison d’être (qui sera révélée prochainement dans le cadre du nouveau plan stratégique) synthétise l’essence et la finalité des activités de La Poste, qui s’appuie sur son identité et ses racines d’entreprise de proximité humaine pour accompagner et porter les transitions écologique, numérique, démographique et territoriale.

La raison d’être a vocation à constituer un ancrage et une boussole pour les postiers dans leur action, un cadre de référence pour l’entreprise. Elle explicite le sens de l’action de La Poste pour l’ensemble de ses parties prenantes, collaborateurs et clients au premier chef. Elle pose notamment clairement comme un de ses piliers la volonté d’accompagner la société dans les grandes transitions qu’elle affronte, établissant ainsi un pont direct entre son histoire, son héritage, et le monde d’aujourd’hui et de demain. Les missions de service public de La Poste sont pleinement constitutives de ses engagements en tant qu’entreprise à mission. Les engagements inscrits dans son statut d’entreprise à mission ont vocation à s’inscrire dans la durée, soutenus par une gouvernance ad hoc et indépendante incarnée par un comité de mission.

La raison d’être a vocation à constituer un ancrage et une boussole pour les postiers dans leur action, un cadre de référence pour l’entreprise.

Le dialogue et la co-construction avec les parties prenantes au coeur de l’entreprise

Le dialogue avec les parties prenantes, qui est au coeur de l’entreprise d’aujourd’hui, est un marqueur fort du groupe, déployé avec les clients, fournisseurs, élus, collectivités, etc. à tous les niveaux de l’entreprise jusqu’au coeur des territoires.

Pour définir son nouveau plan stratégique, La Poste a déployé une démarche participative d’envergure. Au total, ce sont 135 000 collaborateurs et plus de 6 000 parties prenantes externes qui ont participé à ce dispositif. Concernant la raison d’être, La Poste a travaillé avec des représentants des parties prenantes dans le cadre d’ateliers dédiés avant d’orchestrer une large consultation auprès de 4 000 représentants de parties prenantes (consommateurs, chefs d’entreprises, élus et représentants des collectivités).

Au-delà, le groupe a également modifié sa gouvernance avec la mise en place d’un comité des parties prenantes positionné en comité de mission et composé de 8 membres du conseil d’administration (dont 2 représentants des collaborateurs) et de 9 personnalités qualifiées (dont un client et un fournisseur).

De la raison d’être à l’impact positif

Pour La Poste, devenir une entreprise à mission, c’est proposer des solutions utiles permettant à l’ensemble de ses parties prenantes de maîtriser les transitions de la société et d’en bénéficier à travers un impact positif. Cet impact positif de l’entreprise concerne évidemment le climat et l’environnement plus globalement, mais aussi, et de plus en plus, le volet social (qualité de vie au travail, diversité, parité, employabilité, etc.) et sociétal (éthique, usage du numérique et de la sous-traitance, etc.) qui vont devenir aussi critiques que l’environnement en matière d’exigence. Raison d’être, engagements, supervision de leur réalisation par un comité de mission, sont autant de moyens de définir et d’assurer l’utilité de l’entreprise pour la société dont l’impact doit être réel et identifié dans son ensemble et au plus près de la vie des gens, dans les territoires. La formulation des engagements et la mesure constituent des enjeux clés.

En guise de conclusion

La vision de l’entreprise évolue d’une logique de prise en compte des parties prenantes (et de l’environnement) et de réduction de ses impacts (négatifs) à celle d’une entreprise en prise avec l’environnement et ses parties prenantes et proactive dans le développement d’un impact positif pour la société. La raison d’être et l’entreprise à mission formalisent un cadre pour l’action. C’est sans doute un cheminement d’une politique RSE vers un engagement sociétal. La Poste est une des plus grandes entreprises de proximité humaine, elle peut et doit contribuer à l’intérêt général et agir en acteur de renouvellement des enjeux sociétaux. La Poste l’a toujours fait, par construction et aussi par conviction, dans le cadre d’activités désormais pleinement concurrentielles et impactées par les grandes transitions de la société, qui sont autant de solides fondations sur lesquelles l’entreprise peut s’appuyer pour renouveler son modèle et redéfinir sa proposition de valeur pour ses clients et pour la société toute entière.

Biographie de Muriel Barnéoud

Muriel Barnéoud est actuellement directrice de l’Engagement Sociétal du Groupe la Poste.

Elle a été pendant 6 ans présidente directrice générale de Docaposte (filiale du groupe La Poste) spécialiste de la transition numérique des entreprises et des institutions. Après une première expérience chez Arthur Andersen, elle a rejoint le Groupe La Poste en 1994. Elle y a notamment occupé le poste de directrice générale adjointe du Courrier, en tant que directrice industrielle, où elle a piloté de grands projets de restructuration et de reingeneering du process de production du courrier et le groupement d’achat des véhicules électriques (plan « Bailly »).

Elle est membre élu à la CCIR Île-de-France et siège aux conseils de l’ESCP Europe, HEC et ESIEE Paris (qu’elle préside). Elle est actuellement vice-présidente de l’Acsel, association professionnelle de l’économie numérique et vice-présidente de Cap Digital. Elle est chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur. Muriel Barnéoud est diplômée de l’IEP Paris et de l’ENSPTT et titulaire d’un DESS de gestion financière et fiscalité.

Biographie de Jean-François Rodriguez

Jean-François Rodriguez est directeur de la Performance RSE du Groupe La Poste.

Il a rejoint le Groupe en 1989 pour piloter des activités de marketing et développement au sein de la branche Services Courrier Colis.

Jean-François Rodriguez a contribué à deux créations de filiales en tant que directeur Marketing (Datapost) puis directeur général (Docapost Conseil en 2007). Son parcours lui a également permis d’exercer à l’international au sein d’une joint venture (International Data Post AS) puis à la Commission européenne en tant qu’expert national détaché.

Jean-Francois Rodriguez est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Toulouse (Toulouse Business School).

À propos du Groupe La Poste

La Poste est une société anonyme à capitaux publics, filiale de la Caisse des dépôts et consignations et de l’État. Le Groupe La Poste est organisé en cinq branches : Services-Courrier-Colis, La Banque Postale, Réseau La Poste, GeoPost, Numérique. Le Groupe est présent dans 47 pays sur 4 continents. Chaque jour, les 17 000 points de contact de La Poste, 1er réseau commercial de proximité de France, accueillent 1,3 million de clients.

La Poste, neutre en carbone depuis 2012, distribue 21,6 milliards d’objets par an dans le monde (lettres, imprimés publicitaires et colis), 6 jours par semaine.

En 2019, le Groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 26 milliards d’euros, dont 30% à l’international, et emploie plus de 249 000 collaborateurs.

La Poste s’est donné pour objectif d’accélérer sa transformation en continuant à se diversifier. Avec pour ambition de devenir la première entreprise de services de proximité humaine, pour tous, partout et tous les jours, La Poste s’engage à simplifier la vie.